LES CONSEILS TECHNIQUES
DU GAULOIS !
Le Gaulois n’a peut-être pas inventé la roue, mais en pneumatique, il en connait un rayon !
Suivez bien ses conseils pour ne pas vous tromper dans l’achat des futurs pneus de votre vélo ancien.
I – Les différents types de pneumatiques
1- Le pneu tubulaire
Plus communément appelé boyau, il est composé d’une chambre à air entourée de tissu en coton (ou plus récemment en nylon), revêtu d’une bande de caoutchouc sur la partie en contact avec le sol.
Il est collé sur la jante (en bois à l’époque, aujourd’hui en aluminium ou matériaux composites). Cela en rend la réparation longue et difficile en cas de crevaison.
Un tubulaire peut être demi-couvert, la chape de caoutchouc ne recouvre alors que la partie en contact avec le sol. C’est le type de pneumatique le plus souple et le plus léger, avec le meilleur rendement. L’entoilage coton restant exposé sur les côtés, il est très fragile et sensible à l’humidité. Il est a réserver pour un usage sur piste uniquement.
Lorsque l’entoilage est entièrement couvert par la chape caoutchouc, alors il est parfait pour les courses sur routes.
2- Le pneu à talons
Dans ce type de pneumatique, la pression de l’air maintient les bourrelets extensibles (appelés « talons ») dans les crochets de la jante. Il faut donc une jante spécifique pour ce type de pneumatiques.
Ce type d’enveloppe est très robuste et très flexible. Ce qui en fait un pneumatique très facile à monter ou démonter. Autre avantage, le pneu à talon possède une ou deux languettes intérieures qui font office de protecteur du fond de jante. La chambre à air y trouve alors un logement idéal, limitant les zones de tensions qui pourraient la fragiliser.
3- Le pneu à tringles
C’est le type le plus courant. Il se maintient à la jante grâce à des tringles métalliques. Moins contraignant pour la jante qu’un pneumatique à talon, il permet d’utiliser des formes de jante plus rigides et plus légères.
Il requiert l’utilisation d’un protecteur de fond de jante, plus communément appelé «ruban-mèche» pour offrir à la chambre à air un logement idéal.
Les tringles étaient à l’origine constituées d’un seul gros fil d’acier. Ce qui rendait le pneu rigide et donc difficile à monter. De plus, cela pouvait entrainer un risque de casse ou déformation de la tringle. Les tringles ont donc évolué pour être constituées de plusieurs fils d’acier de plus petites sections. Aujourd’hui, il existe des pneumatiques à «tringles souples», où les tringles d’acier sont remplacées par de la fibre synthétiques à très haute résistance. Plus léger, on peut même rouler ces pneumatiques sur eux même, ce qui est très pratique pour le stockage. Ces pneus à tringles souples sont cependant déconseillés sur des profils de jantes anciens.
II – Les différentes tailles de pneumatiques
Depuis l’invention et la diffusion des pneumatiques dans les années 1890, les tailles (diamètres et sections) n’ont cessé d’évoluer selon les années et les pratiques.
Lors de la rénovation d’un vélo ancien, il est nécessaire de comprendre quelle taille de pneus convient à sa machine.
Comme souvent, deux nomenclatures différentes vont être utilisées pour définir la taille d’un pneumatique. Il existe le système français (système métrique) et le système anglo-saxon (système impérial, dimensions en pouce).
1- Notation française
La mensuration française se décompose de deux nombres séparés par un « x » suivie d’une lettre majuscule (ex : 700 x 28C).
A l’origine, le premier nombre indiquait le diamètre extérieur exact du pneu et le second sa section. On cherchait alors à standardiser les diamètres extérieurs (ex : 750mm ou 700mm), et selon la section du pneumatique, plus ou moins importante, les jantes étaient plus ou moins grandes. On a donc défini trois tailles de jantes : notées A, B ou C.
La taille A correspondant aux pneumatiques les plus étroits, de plus petites sections, donc montés sur les jantes de plus grand diamètre.
Et puis rapidement, on a développé tout une gamme de section pour chacune des tailles de jante (A, B ou C), et la première dimension de la notation est devenue très imprécise. C’est pourquoi un pneu noté 700 x 28 C ne fait pas 700mm de diamètre, mais environ 680mm !
2- Notation Anglo-saxonne
Elle est basée sur le même principe, mais plus complexe puisqu’elle peut comporter un troisième nombre. Les dimensions sont bien sûr indiquées dans le système impérial, en pouce.
Dans l’exemple suivant : 28 x 1-1/2 x 1 3/8, le premier nombre désigne toujours le diamètre approximatif extérieur du pneu. Le dernier nombre désigne la largeur du pneu lorsqu’il est gonflé, et le nombre du milieu joue un peu le même rôle que la lettre utilisée en notation française : elle précise, en combinaison avec le premier nombre, la dimension de la jante. Elle est souvent appelée « hauteur du pneu », ce qui peut avoir un sens lorsque le pneu est étroit : il est alors plus haut que large.
Pour complexifier encore, il peut y avoir des différences de taille entre deux pneus indiqués de la même façon, mais provenant d’une fabrication américaine ou anglaise! Plus compliqué encore, les fabrications allemandes utilisaient également le système en pouce mais pouvaient inverser le deuxième et troisième nombre.
3- La norme ETRTO (ISO 5775)
Les notations historiques devenues complexes dans un monde mondialisé, il existe aujourd’hui la norme ETRTO qui simplifie les dénominations, sans ambiguïté possible.
Elle se décompose de deux nombres uniquement séparés par un « – », exprimés en mm. Le premier indique la largeur de pneu gonflé, et le second le diamètre de repos du pneumatique sur la jante.
Ø : Diamètre intérieur du pneu (mm)
III – Quelle taille de pneumatique pour mon vélo ancien ?
Lorsque le pneu n’est plus présent sur sa jante, ou lorsque l’écriture de la taille du pneumatique est devenue illisible, il est nécessaire de commencer par prendre la mesure du diamètre de la jante afin de définir la taille de celle-ci. Ensuite, selon le modèle du vélo et sa construction, il faut se poser la question de la section maximale admissible.
1- Définir la taille de sa jante
Utiliser un mètre pour mesurer le diamètre de la jante bord à bord (bords extérieurs) en passant au plus près du moyeu. Même si la longueur est un peu faussée à cause du moyeu, la mesure suffit à déterminer la bonne taille de pneumatique.
Faire la mesure deux fois sur deux diamètres perpendiculaires, et prendre la moyenne des deux mesures dans le cas où la roue ne serait pas parfaitement ronde.
2- Définir la section admissible
Selon le type de vélo, la section du pneumatique sera différente.
Un vélo de course, avec une tête de fourche et un arrière étroit, ne permettra généralement pas des sections de pneumatique au-delà de 32mm.
Alors qu’un vélo touriste prévu pour des pneus « ballons » nécessitera des pneumatiques de section de 50mm.
Il est de la responsabilité de chacun de veiller à cela pour trouver le parfait pneumatique pour sa machine.